Pour traiter certaines pathologies de la sphère du nez et des sinus, la microchirurgie endonasale n’a cessé de se développer, moins invasive qu’une chirurgie externe et ne donnant lieu à aucune cicatrice visible.

On appelle chirurgie endonasale la technique opératoire qui consiste à introduire les outils d’intervention et de contrôle par les voies naturelles des narines, sans incision des chairs extérieures.

Techniques et outils de chirurgie endonasale

Cette approche permet de préserver les muqueuses de la région opérée, ainsi que leurs propriétés physiologiques, et de maintenir la ventilation nasale et sinusienne pendant l’intervention.

Qu’il s’agisse de sinusites chroniques, de polyposes, d’une rectification de cloison na-sale, ou d’une intervention sur les cornets inférieurs : les chirurgiens spécialisés en Otho-Rhino-Laryngologie et les chirurgiens maxillo-faciaux ont majoritairement recours à cette technique opératoire.

La microchirurgie endonasale se pratique à l’aide d’un endoscope, outil de précision introduit par voie naturelle (narines et fosses nasales), sous anesthésie.

Anatomie des fosses nasales et sinus

Le nez contient de l’os, du cartilage, des muqueuses et des muscles. Les narines abou-tissent à des fosses nasales, dont les parois sont équipées de paires de lames osseuses couvertes de muqueuses : les cornets. Les cellules des muqueuses des cornets détec-tent les odeurs.

Les deux fosses nasales sont séparées par la cloison nasale et communiquent, au-dessus et à l’arrière, avec les sinus.

Les sinus sont des cavités qui creusent l’épaisseur de l’os, organisés par paires de chaque côté du nez, dont les parois sont tapissées de cellules spécifiques.

Les sinus se déploient dans la partie supérieure de la face :

  • le sinus maxillaire, sous les orbites,
  • le sinus frontal, au-dessus des orbites,
  • le sinus sphénoïdal, à l’arrière des fosses nasales,
  • le sinus ethmoïdal, en arrière du nez à hauteur de sa racine.

Qu’est-ce qu’un endoscope ?

Il s’agit d’un outil de visualisation et de microchirurgie, permettant d’atteindre des zones difficilement accessibles par voie classique, et permettant d’éviter des incisions. Il est muni d’une tige fine et souple à l’extrémité de laquelle est fixée une lampe ainsi qu’une caméra reliée à un terminal vidéo permettant au chirurgien de contrôler l’action de l’outil et le champ opératoire.

L’endoscope est introduit par les narines jusqu’aux fosses nasales afin d’explorer, visua-liser, mesurer et agir sur les lésions visées. L’endoscopie permet notamment de repérer un site de saignement, de situer, mesurer et compter des polypes, etc.

Des pinces coupantes ou aspirantes ou d’autres outils peuvent être fixés sur l’endoscope pour supprimer ou sectionner un polype ou une anomalie, prélever un échantillon de tissu, forer l’os ou encore extraire un corps étranger.

Sauf pour l’intervention sur les voies lacrymales (Dacryocystorhinostomie), la voie en-donasale, sans cicatrice, est préférée pour la plupart des opérations en zone ORL.

Les raisons en sont la facilité d’accès à la zone d’intervention, la précision du geste sous contrôle vidéo, le moindre traumatisme et le risque limité aux infections.